Marcel Thomazeau, ancien résistant déporté pendant la seconde guerre mondiale témoigne …

Le mardi 30 avril, deux classes de Première Technologique et Professionnelle de l’Institut Cadenelle ont eu la chance de voir, d’écouter et de questionner Marcel Thomazeau, un des derniers témoins d’une page sombre de notre histoire nationale, celle de la résistance et de la déportation. Depuis l’an 2000, Marcel Thomazeau rencontre des collégiens et des lycéens pour leur en parler. « Je suis un des derniers survivants. Il est important de témoigner afin que les jeunes Français sachent que des jeunes de tous milieux, sans distinction de nationalité ni de formation, se sont rassemblés pour défendre la France ».

Un engagement qui l’a conduit à en être un des acteurs, jusqu’à sa déportation au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) et à une de ses annexes, le camp de travail de Gusen, l’un des plus durs de l’univers concentrationnaire nazi, destiné à l’élimination par le travail des opposants de l’Europe nazie.

Comme le rappelle un article récent de La Provence, du 13 avril 2017, Marcel Thomazeau est issu d’une famille modeste de la région de Nantes, ouvrier à 12 ans, membre de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne de France), il entre en 1941 dans le réseau de Résistance du premier “Bataillon de la Jeunesse” – celui qui accomplit le premier attentat reconnu contre un officier allemand. Il y a là des lycéens, des étudiants et beaucoup d’ouvriers.

Marcel Thomazeau a 19 ans. À la suite de l’attentat, les représailles seront sanglantes: 150 arrestations à Nantes, 50 otages fusillés dont Guy Moquet et plus tard Félicien, le frère de Marcel. Ce dernier échappe dans un premier temps à la Gestapo, mais il est arrêté le 11 novembre 1942 et condamné par un tribunal d’exception à 7 ans de travaux forcés. Au fil de ses emprisonnements, à Nantes, Reims, à l’abbaye de Fontevraud, il rencontre Marcel Paul, député de Paris, Artur London (qui inspira le personnage joué par Yves Montand dans “L’Aveu” de Costa Gavras) et des universitaires. “C’est là que j’ai appris tout ce que je sais“, confie l’ancien ouvrier.

Ensuite, ce sera Mauthausen, puis Gusen, dans des conditions épouvantables. “À la libération du camp en juillet 1945, je ne pesais plus que 34 kilos et j’avais une tuberculose pulmonaire …” Envoyé dans un sanatorium en Forêt Noire, il ne rentrera en France qu’en janvier 1946.

Il sera journaliste puis directeur de journaux (notamment celui de La Marseillaise) jusqu’en 1984. Il est citoyen d’honneur de la ville de Nantes, titulaire de la Croix de Guerre, de la médaille militaire, et chevalier de la Légion d’Honneur.